martedì 21 luglio 2020

SAINT PRIVAT ÉVÊQUE DE MENDE ET MARTYRE.


Saint Privat a évangélisé les territoires de Gévaudan au III siècle et il subit le martyre au temps des empereurs Valérien et Gallien, entre le 257 et le 260.
Privat de Mende fait partie des grands saints des Gaules avec Denis de Paris, Saturnin de Toulouse, Martial de Limoges, Martin de Tours, Ferréol de Vienne et Julien de Brioude.
Grégoire de Tours lui donne le nom de « épiscopus urbis gabalitanae », soit « évêque de la ville de Gabalum». Il serait en effet le premier évêque du Gévaudan, bien qu'il y a mémoire d’un certain Sévérien comme évêque de ce territoire. Le terme Gabalum est l'autre nom de Anderitum (aujourd'hui Javols), alors capitale du Gévaudan, l'endroit n'est qu'un bourg. L’évêque Privat aurait été envoyé par Saint Austremoine,  premier évêque de Clermont et évangélisateur de l'Auvergne,  pour évangéliser le Gévaudan. La place originaire de l'évêché semble être cependant Anderitum, et non Mende. Il semble en effet possible que l'évêché, d'abord installé à Anderitum, ait ensuite transité par Banassac (à l'époque de saint Frézal) après la destruction de la capitale gabale, avant d'arriver à Mende. Le premier évêque à signer comme évêque de Mende étant Étienne, au Xe siècle.
Au IIIe siècle, la Gaule est envahie par les Alamans, conduits par leur chef Chrocus, à qui les historiens attribuent de nombreux pillages, dont le temple de Mercure au Puy de Dôme.  Des historiens récents, étudiant les diverses invasion barbares de la Gaule, aux IIIe, IVe et Ve siècles remettent en question la date de la présence des Alamans en Gévaudan, et par conséquent du martyre de Saint Privat.  Toutefois, le fait que le saint fut envoyé en mission par Saint Austremoine de Clairmont semble confirmer qu’il a bien vécu au IIIe siècle de l’ère chrétienne.    Quand les Alamans arrivent en Pays Gabale, les habitants se réfugient dans la forteresse de Gredone  (Grèzes, nom primitif de la ville de Mende) et résistent au siège deux années durant. Privat lui est en prière, retiré dans une crypte du Mont Mimat. Les Alamans finissent par trouver Privat et tentent de se servir de lui, comme otage, afin de parvenir à faire ouvrir la forteresse. Depuis les grottes où il vivait en ermite, il est tiré jusqu'au village de Mende, frappé, mutilé et fini à coups de bâton . Grégoire de Tours souligne que Privat aurait refusé de livrer son peuple malgré tous les supplices barbares qu'on lui faisait subir, «Le bon pasteur refusa de livrer ses brebis aux loups, et on voulut le contraindre de sacrifier aux démons».
Exténués, les Alamans auraient laissé libre les Gabales , se déplaçant plus au sud.  Privat, succombera à cause de ses blessures dans les jours qui suivent. Une légende populaire rapporte une autre version de son martyr. Ainsi il aurait été enfermé dans un tonneau, des clous étant pointés vers l'intérieur, et jeté dans la falaise, roulant de son ermitage jusqu'au pied de la ville. Ce sont des ronces qui auraient arrêter sa chute. La colline où le supplice aurait pris fin, au-dessus du quartier de la Vabre, se dénomme la colline du bourreau, sans doute en rapport avec cet épisode.
Son acte de résistance, refusant de livrer ses compatriotes n'en reste pas moins un fait.
Privat aurait été enterré au lieu où pris fin son martyr par Saint Ilpide, lui aussi originaire du Gévaudan qui serait mort martyr vers 257,  au pied du mont Mimat. Au-dessus de son tombeau fut fondée l'une des premières églises de la ville,  sur ce même lieu, vers l’année 1360, le Pape Urbain V fit ériger la basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende, actuellement siège épiscopal du diocèse de Mende . Une chapelle avait été auparavant dressée à la même place, au-dessus du tombeau du Saint. Le roi des Francs Dagobert, serait venu en Gévaudan pour prendre le reliques de sainte Énimie, princesse mérovingienne fille de Clotaire II, de saint Hilaire de Mende et de Saint Privat. Il les aurait alors emmenées à Paris et déposées dans l'ancienne abbaye royale de Saint-Denis.   Les moines de Saint-Denis ayant obtenu de  Charlemagne, en l'année 775, le territoire de Salone, dans le diocèse de Metz, ils importèrent avec eux plusieurs reliques, dont celles de Saint Privat.  Deux documents, l'un par Fulrad, abbé de Saint-Denis, l'autre par Charlemagne, attestent ce transfert.   L'église de Salone est en effet sous le patronage de Saint Privat, comme c'est le cas de plusieurs églises et villages de la Lorraine et de la Moselle.  C'est un prêtre du Gévaudan, nommé Clockbert, qui ramènera le corps de Saint Privat en son Pays. Les habitants de Mende ont conservé ses reliques dans une crypte aménagée en dessous d’une chapelle, puis cathédrale de Mende. Cachées dans une crypte, ces reliques disparaissent vers 1110, mais elles furent retrouvées par l'évêque Aldebert III du Tournel, vers 1170 qui les fit alors transférer dans la crypte de la cathédrale de Mende.  Une grande partie de ses reliques ont disparu par la suite pendant les guerres de religions et la mise à sac de la cathédrale de Mende et encore pendant la Révolution française.     Ce qui reste des reliques du Saint (tibia) se trouvent actuellement dans la chapelle de l'ermitage et sont propriété du diocèse de Mende.   L’évêque Aldebert III autorisa la vénération des reliques de saint Privat, des pèlerinages jusqu'à la chapelle de  l'ermitage  ont commencé depuis lors jusqu'à nos jours. Ces pèlerinages ont contribué à la prospérité de la ville, devenue dans le temps capitale du Gévaudan. Vers 1315, l'évêque Guillaume Durand   instaure une collégiale (collège Saint-Privat-La Roche) à l’endroit de l’ermitage. Il sera incendié en 1562  durant les guerres de religion. La collégiale sera rétablie en 1584, et les frères ermites auront pour tâche de veiller sur les grottes ou vécut Saint Privat à partir de leur installation en 1673. Cet ermitage sera détruit à nouveau pendant la révolution en 1793, avec la saisie des biens du clergé.    Une nouvelle chapelle sera érigée en 1850  
On associe bien des miracles à l'intercession de Saint Privat, souvent invoqué pour protéger sa ville de Mende.  Dans les moment les plus sombres de la ville on a la perception que Privat combat aux côtés des habitants assaillis. Ainsi, au Xe siècle, Guy, comte d'Auvergne, assiège la cité de Mende et entend la piller. Tout à coup il a la sensation que le saint lui enfonce une épée dans le cœur, dans la panique, les assiégeants abandonnent la ville.  L'évêque Aldebert III du Tournel a laissé un témoignage d’ au moins  treize miracles attribués au saint.  L’écrivain de nos temps Félix Buffière raconte d’un chevalier nommé Gaucelme  qui voulut s'approprier d’une partie du domaine de l’évêché, dépouillant au passage les paysannes de leurs biens. Mais le chevalier ayant par ces actes méprisé Saint Privat, meurt subitement sans pouvoir réaliser son projet.
Plusieurs ermites ont habité au fil des siècles les grottes ou vécu le saint. Deux grottes naturelles sont aujourd’hui ouvertes au public, la plus haute des deux semblant être celle où les Alamans auraient trouvé l'évêque des Gabales.  La grotte accessible au public montre des béquilles et autres prothèses, ainsi que des messages de remerciements au Saint et à la Sainte Vierge.
                                                                                                                            Enrico Pierosara


BIBLIOGRAPHIE
-          Grégoire de Tours, Histoire des Francs
-          Gabalum Christianum
-          Félix Remize, Saint Privat, évêque du Gévaudan
-          Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan
-          P. Cubizolle, « Saint Privat de Mende : Premier évêque et martyr authentique : Martyrologe hiéronymien »,

 
NOTE : Les saints et bienheureux du diocèse de Mende :   Saint Firmin • Saint Ilpide • Saint Privat • Saint Frézal • Saint Véran • Saint Hilaire • Sainte Énimie • Saint Louvent • Bienheureux pape Urbain V